Installé depuis près de deux mille ans sur les pentes de la colline de la Croix-Rousse à Lyon, cet amphithéâtre romain est le plus ancien de toute la Gaule.
Au cœur de Lyon
Situé à deux pas du centre-ville et du quartier historique de Lyon, entre la place des Terreaux et le quartier des canuts sur la Croix-Rousse, l’amphithéâtre des Trois Gaules domine la ville. Après deux siècles d’existence, ces imposants vestiges de la présence romaine à Lyon se trouvent à côté du jardin des plantes, donnent sur la rue Lucien Sportisse et s’intègrent parfaitement dans le paysage urbain d’aujourd’hui.
L’amphithéâtre des Trois Gaules fait face à la basilique de Fourvière et offre un magnifique point de vue sur la ville et la Saône en contrebas. On y accède à pied ou en bus par les lignes 13 ou 18 et en descendant l’arrêt « Mairie du 1er arrondissement ».
Un peu d’histoire
Entièrement conquise par Jules César 58 à 51 avant J-C, la Gaule fut ensuite découpée par l’empereur Auguste en quatre provinces : la Gaule Lyonnaise, l’Aquitaine, la Gaule Belge et la Narbonnaise. Lugdunum, devenue depuis Lyon, en était la capitale et organisait chaque 1er août le rassemblement annuel du conseil des Gaules représentant les soixante nations gauloises de l’époque. C’est pour recevoir cette assemblée religieuse, administrative et politique que l’amphithéâtre de Lyon fut édifié et achevé en 19 après J-C., il comptait alors 1 800 places.
L’empereur Hadrien le fit agrandir au IIe siècle pour y organiser des spectacles et des jeux de cirque. Avec ses nouvelles dimensions de 143,30 m sur 117,35 m, il accueillait alors jusqu’à 20 000 spectateurs.
Cet amphithéâtre des Trois Gaules fut le lieu de plusieurs évènements tragiques :
- En l’an 39 après Jésus Christ, l’empereur Caligula y fit assassiner Ptolémée qui roi de Maurétanie était aussi son cousin.
- En 69, l’empereur Vitellius y fit exécuter Mariccus, un gaulois qui avait organisé une révolte contre les Romains. Les lions refusèrent de l’attaquer et Vitellius le fit massacrer par les soldats.
- Les 48 premiers martyrs chrétiens gaulois, dont Sainte-Blandine et Saint-Pothin furent condamnés et livrés aux lions en 177.
Détruits et pillés pendant plusieurs siècles, couverts de vignes à la fin du XIIIe siècle, les vestiges de l’amphithéâtre furent redécouverts par l’archéologue F. Artaudy en 1818. Au XIXe siècle, lors de la rénovation du quartier de la Croix-Rousse, une partie des vestiges est encore détruite. De 1956 à 1978 de nouvelles fouilles dégageront les vestiges restants, l’État et la Ville de Lyon en financeront la restauration.